Le port négrier de Bimbia est un vestige de la traite négrière, ayant servi comme comptoir négrier et zone de transit d’esclaves noirs vendus vers les Amériques. Plus de 10 % des 12 millions de personnes exilées aux Amériques seraient parties de ce village du Sud-ouest Cameroun nommé Dikolo dans la localité de Bimbia. C’est l’un des ports de commerce transatlantiques les plus importants au même titre que l’île de Gorée.
Découvert en 1987 et classé au patrimoine national du Cameroun, ce site de « déportation » des esclaves sort de l’anonymat en 2010 à la faveur du lancement du Programme de retour aux origines pour la reconnexion avec l’Afrique (Ancestry Reconnection) soutenu par l’association américaine ARK Jammers.
A Bimbia, des vestiges témoignent encore du passé tragique : des bouts de chaînes accrochés sur des murs affaissés et au niveau de la mangeoire des esclaves, des écritures marquées sur des pierres, des morceaux de fer et surtout, cette ouverture sur l’océan atlantique, point de départ des bateaux négriers. Sur les ruines des bâtiments, se dressent encore de monumentaux pylônes de brique et de pierre. Des marques suggèrent que les captifs y étaient enchaînés.